AMSTERDAM
Nous étions revenu d'Amsterdam, Sacha et moi. Nous y étions allés pour y faire une intervention dans la rue, dont Sacha se chargerait de faire le reportage. Cela consistait à dérouler une centaine de mètres de petits drapeaux rouges triangulaires, reliés par une longue ficelle. J'avais fixé les fanions rouges sur le cordon, la veille à l'hôtel. jusqu'à tard dans la nuit. Le but était d'envahir (modérément) l'espace public, dans cette ville réputée alors pour son avancée libertaire. Mais nous n'avons pu dérouler notre sac sur une cinquantaine de mètres, que deux cars de police arrivent en urgence. Après avoir vérifié notre identité, et évalué soupçonneusement notre dangerosité, le chef des policiers m'a dit : vous débarrassez tout ça immédiatement, sinon on vous emmène dans un hôpital psychiatrique. De retour, penauds, à Paris, j'ai produit rageusement ce monument à ma liberté perdue avec tout le matériel prévu initialement pour quadriller le quartier Amsterdam Centrum.